Un grand merci à Renaud Siegman, critique d'art et conseillé en art contemporain pour son numéro spécial sur Jean-Dominique Orsatelli dans Beaux Arts Editions et son excellent éditorial reproduit ci-dessous: "Artiste anti-conformiste qui refusa la route toute tracée toujours les chemins de traverse, témoignant de la richesse et de la puissance d'imagination des pays qui constituent sa véritable identité. Parmi d'autres inspirés par l'abstraction lyrique et l'art tribal, il est sans nul doute celui qui vécut le plus longtemps en Afrique, celle du Nord d'abord, en Algérie, et de l'Ouest ensuite, en Côte d'Ivoire. Orsa l'Oriental, Orsa l'Africain, Orsa le Corse... À la source où naissent les êtres et les traditions, l'homme se plaît à mélanger l'histoire personnelle et l'imaginaire collectif, des toiles africanistes aux guerriers massais en passant par les moines de Tibhirine, où les traits sauvages d'une peinture ultracolorée rejoignent ceux d'une spiritualité drapée de noir et blanc. D'ailleurs, son travail peint, sculpté ou photographique s'en ressent de manière primordiale, et ses plus récentes expositions apportèrent les éclairages indispensables pour mesu-ter ces appartenances culturelles. Aujourd'hui, les nouvelles toiles d'Orsa - dont une fresque inédite - rassemblées à Paris au Mini Palais vont permettre d'apprécier l'engagement et l'authenticité d'un créateur en permanente évolution, si ce n'est en perpétuelle ébullition. Personnellement, j'y vois trois directions prin-cipales: le mouvement, la couleur et l'invention. Mais aussi des influences tirées de l'impressionnisme et du cubisme, ainsi que du surréalisme et du symbolisme. Sans oublier celles des maîtres et de ses grands aînés comme François Kupka, Robert Delaunay, Wifredo Lam ou Bram Van Velde... Artiste humaniste et doué pour les rapprochements inattendus, Orsa mêle ainsi l'art et le folklore, le rêve et la vie, d'où surgissent à la fois le sensible, le concret et le ludique. Pour autant réservé, pour ne pas dire en retrait du monde, qu'une pudeur imposerait chez lui par esprit d'indépendance, il n'en affirme pas moins des contrastes exubérants entre le sacré et le profane, dépouillant les formes de leurs connotations intuitives pour atteindre un langage plus onirique; comme les images des cavernes furent antérieures aux prières des croyants, la poésie précède chez lui l'acte de peindre ou de sculpter, à la base de sa gestuelle et de son tempérament sans compromis. Aussi faut-il y retrouver, à mon sens et pour notre bonheur à tous, la dimension magique d'un créateur-né dont la liberté serait la seule condition d'existence. Et pour ça, merci!"
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